Brûlante sobriété

Il y a deux ans, avec une participation active de membres de Grands Formats, nous avions écrit à quelques un·e·s le texte Pour une écologie de la musique vivante, posant les bases des injonctions contradictoires inhérentes à nos métiers énergivores (transports, voyages, technique, matériel, consommables…). Dans le « monde d’après », force est de constater que pratiquement rien n’a changé et qu’aucun virage radical ne pointe à l’horizon.

La crise sanitaire étant maintenant derrière nous, nous appelons aujourd’hui tous nos partenaires à associer Grands Formats aux projets concrets et d’ampleur qui transformeraient vertueusement les pratiques de notre secteur.

Car, entre vertiges et sidérations, cet été nous a propulsé dans une nouvelle séquence – dans laquelle ces deux derniers mois ne risquent de n’être qu’un doux apéritif : 62 000 hectares de forêt ont brûlé en France (6 fois Paris intra-muros), 660 000 en Europe (la moitié de l’Île-de-France), pendant que nos milliardaires se faisaient plaisir avec leurs sauts de puce en yachts et en jets privés. Quand la réalité dépasse les pires prévisions du GIEC et de Karl Marx réunis.

Car concernant le concept de « sobriété », nous pensons que les ensembles et les collectifs de Grands Formats l’appliquent depuis bien longtemps : la raréfaction des moyens induisant une recherche d’efficacité maximale dans nos productions, quand chaque euro et chaque minute comptent…

Dans un autre registre, Grands Formats travaillera cette rentrée le sujet de la santé des musicien·ne·s, lors de rencontres organisées avec la FEVIS et Futurs Composés à New Deal (19 et 20 octobre – Philharmonie de Paris)

Les TMS (troubles musculosquelettiques) ou les blessures sont des problèmes auxquels nous avons tou·te·s été confronté·e·s à un moment donné au sein de nos ensembles. L’aléatoire des troubles, la difficulté du diagnostic, difficulté de prise en charge administrative, financière et des troubles psychologiques qui en découlent mettent une fois de plus en lumière une des grandes faces cachées du métier du musicien·ne: sa prodigieuse précarité. Car derrière la communication solaire et positive des artistes se cache une réalité éprouvante où la discipline instrumentale se mélange aux stress, voyages, horaires aléatoires, sur-sollicitations physiques… La vie de musicien·ne professionnel·le est de l’exigence de celle des sportifs de haut niveau, mettant en jeu un engagement total du corps et des sens lors des performances sur scène.

Aussi, nous vous donnons rendez-vous du 25 octobre au 24 novembre pour notre traditionnelle Rentrée Grands Formats ! Rentrée qui s’étalera sur un mois plein, parachevée par un temps fort les 23 et 24 novembre, en partenariat avec le Petit Duc et le Théâtre du Bois de l’Aune (Aix-en-Provence).

Bonne rentrée à vous !

 

Grégoire Letouvet,
Ensemble Les Rugissants – Collectif Pégazz & L’Hélicon
Membre du conseil d’administration de Grands Formats

 

© DR


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